À L'ÎLE AUX MOTS DE KHALICE-JADE

FRANCHIR CET AU-DELA

Je me suis dépouillée de mon moi charnel, juste pour me mettre face à ce moi intérieur, il me questionne, et me surmène. Face à lui je reste bouche bée, toute en interrogation devant cette étrangeté qui m’interpelle !

Je voudrais essuyer les larmes de ce ciel sanguin, mais je ne fais que l’embrouiller de mes pleurs pour les êtres qui me sont chers !

Des griffes acérés d’une tourmente coléreuse i sévissant dans mon tréfonds, j’extirpe un pan de ciel, pour l’essorer du sang des martyrs, les laver des souillures de ce monde ingrat et veule pour lesquels ils ont donnés leur vie !

J’ai la tête lourde de plomb de la déchirure des cieux qui m’est tombée dessus, parce que j’ai le mal-être de toute la terre, je plis l’échine sous le poids des vicissitudes et de son macabre devenir !

Ces meurtrissures, lézardes d’une terre assoiffée, dont seul l’amour de tout un chacun pourrait peut-être recoudre les échancrures et refaire jaillir les sources de la vie.

Mais la solitude et l’égoïsme est là, et nous sommes éparpillés aux grés des vents et des dérisions de guerres meurtrières, d’hommes assoiffés par le pouvoir, dénués d’humanité !

Esseulée, silencieusement, je cris ma peine, j'ai la haine parce que je ne trouve ce quelque part. Ce lieux où pourtant mon âme s’égare, abandonnant ma chair au seuil des incertitudes de mes lendemains brouillons, taches indélébiles, défis du temps partiale à tous sentiments !

Je m’inventerai alors des ailes et prendrais dans mes bras mon âme d’enfant. Je survolerai l’infini à la recherche de ceux qui l’ont franchi au-delà de la vie, j’errerai jusqu’à trouver la lumière Divine !

(Extrait de : "ETATS D'ÂME"protégé par ONDA@Saliha Ragad 2017)